📝EN BREF

  • Une supplémentation à haute dose en vitamine D a réduit la glycémie à jeun de plus de 5 mg/dL et a amélioré la résistance à l’insuline en seulement huit à douze semaines chez les personnes atteintes de diabète de type 2.
  • Les personnes carencées en vitamine D, en particulier celles dont le taux est inférieur à 20 ng/mL, ont connu les améliorations les plus significatives du contrôle glycémique, de la sensibilité à l’insuline et de la santé métabolique globale.
  • La vitamine D protège les cellules bêta du pancréas, favorise la libération d’insuline et réduit l’inflammation ; ces mécanismes clés empêchent l’aggravation du diabète et diminuent le risque de complications telles que la neuropathie et l’insuffisance rénale.
  • Une supplémentation en magnésium, acide alpha-lipoïque, berbérine et benfotiamine apporte un soutien complémentaire ; ces substances améliorent la fonction insulinique, protègent les nerfs et stabilisent la glycémie lorsqu’elles sont associées à la vitamine D.
  • Une exposition solaire aux heures les plus ensoleillées, l’élimination des huiles végétales et un apport en nutriments ciblés constituent une approche puissante et réaliste pour inverser la résistance à l’insuline et rétablir l’équilibre métabolique.

🩺Par le Dr. Mercola

Les statistiques indiquent que 529 millions de personnes dans le monde vivent actuellement avec un diabète de type 2 ; ce nombre devrait atteindre 1,31 milliard d’ici 2050. Facteur de risque majeur de cécité, d’accident vasculaire cérébral, d’amputations, de crises cardiaques et d’insuffisance rénale, le diabète est désormais la neuvième cause de décès dans le monde, provoquant un million de morts par an.

Ces chiffres sont alarmants, mais la bonne nouvelle est qu’il existe des stratégies simples pour contrôler le diabète. Beaucoup négligent le fait que des modifications simples du mode de vie peuvent considérablement aider à gérer, voire à prévenir, cette maladie. Par exemple, des études montrent que le rétablissement du taux d’un nutriment clé pourrait s’avérer déterminant pour inverser la résistance à l’insuline : la vitamine D.

De fortes doses de vitamine D aident à stabiliser la glycémie en quelques semaines

Le diabète de type 2 est une maladie qui trouve son origine dans la résistance à l’insuline. Il survient lorsque vos cellules répondent mal à l’insuline, l’hormone qui transporte le glucose hors du sang vers les cellules pour produire de l’énergie. Avec le temps, le pancréas travaille de plus en plus pour compenser, jusqu’à l’épuisement. La glycémie augmente, les lésions s’accumulent et vous commencez à en ressentir les effets. Ce que la plupart ignorent, c’est qu’un faible taux de vitamine D est un facteur caché à l’origine de ce processus.

Une revue systématique et une méta-analyse récentes, publiées dans « BMC Endocrine Disorders », ont analysé les effets d’une supplémentation en vitamine D sur le contrôle glycémique chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Les chercheurs ont examiné les données de 46 essais randomisés contrôlés pour déterminer si l’apport de vitamine D seule, sans autres nutriments, pouvait aider à réguler la glycémie, la fonction insulinique ou la résistance à l’insuline.

• La majorité des participants présentaient une carence en vitamine D, ce qui aggrave la régulation du glucose : L’étude portait sur plus de 4 300 adultes, dont 2 164 ont reçu de la vitamine D et 2 149 un placebo. La plupart des participants étaient carencés en vitamine D au départ.

• La supplémentation a significativement amélioré des marqueurs essentiels de la santé métabolique : Les chercheurs ont constaté que la vitamine D réduisait la glycémie à jeun de 5,02 mg/dL en moyenne, indépendamment de l’âge ou du sexe.

Les auteurs ont également rapporté une baisse de l’hémoglobine A1c, reflet de la glycémie moyenne sur trois mois, de 0,20 % ; la résistance à l’insuline, mesurée par l’indice HOMA-IR, s’est aussi nettement améliorée. Pour information, le HOMA-IR est un score calculé à partir de l’insuline et du glucose à jeun ; il aide les médecins à évaluer l’effort de l’organisme pour maintenir la glycémie.

• Les fortes doses de vitamine D ont été les plus efficaces sur de courtes périodes : Plus précisément, les doses supérieures à 2 000 UI ont apporté les bénéfices les plus substantiels. La durée était également déterminante, les meilleurs résultats étant observés dans les essais de douze semaines ou moins. Cela signifie que les bénéfices métaboliques apparaissent rapidement, permettant de suivre les progrès et d’ajuster la posologie et la durée si nécessaire.

•  Les carencés ont connu les plus fortes améliorations : Les personnes carencées en vitamine D, c’est-à-dire avec un taux sanguin inférieur à 20 ng/mL, ont montré les améliorations métaboliques les plus significatives. Cela suggère fortement qu’un apport supplémentaire est peu bénéfique si le taux est déjà suffisant. En revanche, en cas de carence, l’impact est direct et mesurable.

• La vitamine D contribue aussi à équilibrer d’autres hormones liées à la résistance à l’insuline : Elle influence la production de l’hormone parathyroïdienne (PTH). Un taux élevé de PTH est associé à la résistance à l’insuline. En supprimant l’excès de PTH, la vitamine D permet une meilleure fonction insulinique et une baisse de la glycémie.

Une carence en vitamine D aggrave le diabète et complique sa prise en charge

Un article d’« Everyday Health » fournit des informations supplémentaires sur l’influence du taux de vitamine D sur le risque de recevoir un diagnostic de diabète. « Il est facile de estimer l’importance cruciale de ce micronutriment pour des fonctions majeures de l’organisme, comme l’amélioration de la sensibilité à l’insuline », déclare Aimée José, infirmière et éducatrice en diabétologie à San Diego.

• En quoi la vitamine D aide-t-elle à gérer le diabète ?  Selon l’article, ce nutriment améliore la capacité de l’insuline à faire circuler le glucose dans l’organisme. Il aide également à réguler les taux de calcium et se fixe sur les récepteurs à la vitamine D des cellules bêta du pancréas.

• Ce nutriment stimule aussi la libération d’insuline dans le sang : Il joue également un rôle dans la réduction de l’inflammation, elle-même facteur de risque de résistance à l’insuline, de diabète et d’autres maladies.

• L’influence de la vitamine D dépasse l’insuline : Elle agit directement sur le pancréas en préservant la fonction des cellules bêta responsables de la production d’insuline. Une fois ces cellules endommagées ou épuisées, l’organisme perd sa capacité à réguler le sucre de manière autonome. Les soutenir précocement peut empêcher l’aggravation du diabète.

Cependant, la plupart des gens ne reçoivent pas aujourd’hui la vitamine D nécessaire pour prévenir le diabète et, comme l’étude le démontre, un faible taux est lié à un risque accru de cette maladie.

• De nombreuses personnes à la peau mate présentent cette carence : Dans les pays où la population a typiquement un teint plus foncé, comme en Inde, la prévalence du diabète et de la carence en vitamine D est élevée.

• La carence en vitamine D déclenche un effet domino de carences nutritionnelles : Selon l’article, elle provoque d’autres déséquilibres, comme ceux du calcium et du phosphore, vous exposant à des troubles thyroïdiens et osseux, tels que les fractures. La carence en vitamine D est également associée aux maladies cardiovasculaires, aux troubles auto-immuns et à la dépression.

• La carence en vitamine D est également associée au diabète de type 1 et au diabète gestationnel : Le Dr Benjamin Nwosu, chef d’endocrinologie pédiatrique à Northwell Health, déclare : « Il existe également une hypothèse sur la vitamine D dans le diabète de type 1.

Elle suggère que plus on s’éloigne de l’équateur, plus la prévalence des maladies auto-immunes comme le diabète de type 1 et la polyarthrite rhumatoïde est élevée. Un apport suffisant en vitamine D par le soleil protège de certains de ces déclencheurs auto-immuns ».

• D’autres problèmes de santé découlent de la carence en vitamine D : L’article relève que la vitamine D affecte négativement la fonction musculaire, l’humeur et la fonction immunitaire, autant d’aspects également associés au diabète. « Par exemple, les personnes âgées diabétiques sont plus susceptibles de développer des ulcères du pied, dont la gravité augmente si le taux de vitamine D baisse », note l’article.

Comment optimiser les bienfaits de la « vitamine du soleil »

Que vous soyez diabétique, pré-diabétique ou non, optimiser votre taux de vitamine D est une mesure essentielle pour protéger votre santé et réduire votre risque de maladies chroniques. Bien qu’on la trouve en faible quantité dans certains aliments comme le foie de bœuf, les poissons gras, les jaunes d’œuf et les champignons, la meilleure façon d’en obtenir suffisamment reste l’exposition au soleil.

• Quels sont les taux recommandés de vitamine D ?  Idéalement, visez un taux de vitamine D compris entre 60 et 80 ng/mL (150 à 200 nmol/L). Pour vous assurer d’atteindre cet objectif, je recommande de faire tester votre taux au moins deux fois par an.

• Quelle quantité de soleil faut-il ?  Pour atteindre ces taux, exposez votre peau nue au soleil direct aux heures les plus ensoleillées, chaque jour. Avant cela, effectuez un simple test d’« érythème solaire ». Restez au soleil direct uniquement jusqu’au moment où votre peau commence à légèrement rosir. Une autre précaution importante est de veiller à ne pas consommer d’huiles végétales lorsque vous vous exposez au soleil aux heures intenses, nous y reviendrons.

• Il est impossible de surdoser en vitamine D par le soleil seul : Votre corps cesse d’en produire lorsqu’il en a assez. Toutefois, n’oubliez pas qu’avec une peau mate, vous devrez passer plus de temps au soleil pour produire la même quantité de vitamine D qu’une personne à la peau claire.

• L’accès au soleil n’est pas permanent pour tout le monde : Dans ce cas, une supplémentation en vitamine D est préférable. Choisissez un complément de vitamine D3 et prenez-le avec une matière grasse saine comme du beurre ou du suif pour une meilleure absorption.

Remarque sur l’exposition solaire et l’acide linoléique

Bien que le soleil soit nécessaire pour synthétiser la vitamine D et promouvoir le bien-être général, il exige une gestion prudente. Une préoccupation particulière est la consommation d’une alimentation riche en huiles végétales. Ces huiles sont chargées en acide linoléique (AL), un gras oméga-6 qui s’oxyde facilement sous l’effet des rayons UV.

• Que se passe-t-il lorsque vous exposez votre peau au soleil tout en consommant des huiles végétales ?  Pour faire simple, les huiles végétales vont réagir aux UV solaires et initier une cascade de produits de dégradation. Cela entraîne une inflammation, des lésions à l’ADN et des coups de soleil. L’exposition solaire vous est alors néfaste, et non bénéfique.

• Éliminez les huiles végétales de votre alimentation avant de vous exposer au soleil intense : Si vous ne les avez pas complètement éliminées, limitez simplement l’exposition au soleil aux heures plus douces du matin ou de fin d’après-midi. Idéalement, vous devriez avoir cessé toute consommation d’huiles végétales depuis quatre à six mois avant une exposition solaire intense. Une fois que vous avez arrêté de consommer ces huiles riches en AL depuis au moins six mois, vous pouvez reprendre une exposition aux heures intenses.

• Que faire si l’exposition solaire est inévitable avant que l’organisme n’ait éliminé les huiles végétales ?  Dans ce cas, il est important de prendre des mesures protectrices. Une stratégie consiste à prendre 12 milligrammes d’ astaxanthine par jour. Cet antioxydant d’origine marine renforce la résistance de la peau aux dommages solaires en neutralisant les radicaux libres et en réduisant l’inflammation, offrant ainsi une protection UV supplémentaire.

• La crème à la niacinamide (vitamine B3) est également un outil bénéfique : Son application topique protège contre les dommages à l’ADN induits par les UV et renforce la barrière cutanée, améliorant la résistance au stress solaire. De nombreuses personnes ont constaté des améliorations significatives en utilisant cette crème avant l’exposition.

• Prenez une micro-dose d’aspirine avant l’exposition solaire : L'aspirine inhibe la conversion de l’AL dans la peau en métabolites oxydés nocifs (OXLAM), des contributeurs clés aux cancers de la peau et autres. En entravant la formation des OXLAM, l’aspirine offre une couche de défense supplémentaire contre les dommages solaires.

• Le C15:0 accélère aussi l’élimination de l’AL de votre peau : Comme je l’ai découvert récemment, un type de gras particulier, le C15:0, permet d’éliminer plus rapidement l’AL de la peau. Le C15:0 se trouve dans le lait cru de pâturage ; seulement 2 grammes de ce gras par jour amènent les kératinocytes, la couche cutanée la plus externe, à l’incorporer à la place de l’AL en un seul cycle cutané, soit environ quatre semaines.

Ainsi, une consommation régulière de lait cru réduit le taux d’AL de 25 % à 30 % en trois à quatre mois. En maintenant cette habitude pendant douze à dix-huit mois, l’AL dans les tissus adipeux sera réduite de 80 %, contre deux à trois ans avec un seul régime pauvre en AL. Passé ce délai, les risques liés aux UV restants relèveront principalement des dommages directs sur l’ADN, que l’alimentation seule ne peut corriger.

Au-delà de la vitamine D, d’autres nutriments pour gérer la glycémie

Outre la vitamine D, d’autres nutriments et composés aident à gérer le diabète de type 2. Beaucoup sont disponibles sous forme de compléments et offrent un soutien ciblé aux systèmes les plus affectés, notamment la régulation glycémique, la santé nerveuse et l’énergie cellulaire. Voici quelques exemples :

Magnésium : Indispensable à plus de 300 réactions biochimiques, il joue un rôle dans la sensibilité à l’insuline et le métabolisme du glucose. Un faible taux de magnésium est fréquent chez les diabétiques et une supplémentation améliore la réponse glycémique.

• Acide alpha-lipoïque (AAL) : Si vous ressentez des picotements ou des brûlures dans les mains et les pieds, signe de neuropathie diabétique, ce complément vous aidera. L’AAL est un antioxydant puissant qui réduit les lésions nerveuses liées à l’hyperglycémie.

• Berbérine : Ce composé végétal agit en abaissant le cholestérol et la glycémie chez les diabétiques. Une étude a montré qu’il améliorait les marqueurs métaboliques liés au contrôle du diabète, tels que la glycémie, le cholestérol total et l’hémoglobine A1c.

• Extrait de cannelle : Des essais cliniques ont établi que cette épice aide à réduire la glycémie à jeun et la résistance à l’insuline chez les personnes atteintes de diabète de type 2 et de prédiabète.

Si vous luttez contre des pics glycémiques, une résistance à l’insuline ou des complications diabétiques précoces, vous disposez désormais d’une feuille de route. La prochaine étape n’est pas d’en faire plus, mais d’agir avec plus d’intelligence. En restaurant la vitamine D, en éliminant les huiles végétales, en vous exposant au soleil de manière stratégique et en combinant des nutriments clés, vous ne vous contentez pas de gérer les symptômes : vous résolvez le problème à la racine.