📝EN BREF
- Près de 38 % des décès cardiovasculaires au Canada seraient liés à la consommation d’aliments ultratransformés. Chaque année, ces produits contribuent à 96 000 nouveaux cas de maladies cardiaques et à 17 400 décès.
- Une seule portion supplémentaire d’aliments ultratransformés par jour augmente le risque d’obésité de 7 %, de graisse abdominale de 5 % et de diabète de type 2 de 12 %.
- Ils accroissent également le risque de déclin cognitif de 16 % et d’AVC de 8 %, avec des effets particulièrement marqués chez les personnes noires.
- Les viandes transformées comme les hot-dogs ou les charcuteries sont associées à un risque 43 % plus élevé de décès par maladies neurodégénératives et à une hausse de 13 % du risque de mortalité globale.
- Même en petites quantités, ces aliments déclenchent des inflammations, un stress oxydatif et un dysfonctionnement mitochondrial qui accélèrent le vieillissement et sapent l’énergie au quotidien.
🩺Par le Dr. Mercola
Les plats préparés, snacks emballés et produits de restauration rapide, tous ultratransformés, envahissent aujourd’hui les supermarchés. Pratiques, certes, mais conçus pour manipuler votre appétit et inonder votre organisme de substances nocives. Privés de nutriments essentiels, bourrés d’additifs, de gras trans et d’ingrédients artificiels, ces produits obstruent progressivement vos artères et vous exposent à une crise cardiaque ou un AVC.
D’après une étude récente, près de 38 % des décès dus à des maladies cardiovasculaires au Canada sont directement liés à la consommation d’aliments ultratransformés. Cela signifie que plus de 17 400 Canadiens meurent chaque année à cause de choix alimentaires en apparence inoffensifs.
Mais les effets nocifs vont bien au-delà des pathologies cardiaques : ces aliments détériorent la santé globale, altèrent la fonction métabolique, provoquent une inflammation chronique et compromettent la santé intestinale. Chaque consommation d'encas emballé ou de boisson sucrée consommée alourdit le fardeau, vous rapprochant de l’obésité, du diabète, des maladies neurodégénératives… et même d’une mort prématurée.
Une étude canadienne désigne les aliments ultra-transformés comme une cause majeure des maladies cardiovasculaires
Une récente analyse menée par le Département de nutrition de l’Université de Montréal, commandée par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada, a cherché à mesurer l’impact réel des aliments ultra-transformés sur les maladies cardiovasculaires dans le pays. Les chercheurs se sont appuyés sur des données de santé nationales afin de modéliser les effets de ces produits sur les adultes de plus de 20 ans.
• L’étude révèle un lien direct entre les aliments ultra-transformés et mortalité cardiovasculaire : L’équipe a croisé les données alimentaires de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes avec les nouveaux cas de maladies cardiovasculaires, les décès liés aux maladies cardiaques et aux AVC, ainsi que les années de vie perdues ou vécues avec une invalidité.
• Près de 100 000 cas de maladies cardiovasculaires sont dus à ces aliments chaque année : Rien qu’en 2019, les aliments ultra-transformés ont contribué à 96 043 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires, à 17 417 décès, et à près de 389 000 années de vie perdues ou vécues avec des affections cardiaques chroniques.
• Plus d’un tiers des décès cardiaques sont imputables à ces produits : Cette étude, une première du genre, s’appuie sur des données réelles de santé publique et des modèles de risque validés, et non sur des projections théoriques.
• Réduire de moitié la consommation de ces aliments pourrait sauver des milliers de vies chaque année : Les auteurs estiment qu’une diminution de 50 % de la consommation d’aliments ultra-transformés permettrait d’éviter 45 914 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires par an. Cela permettrait également d’épargner 8 314 vies chaque année.
• Les hommes sont les plus touchés par les effets cardiaques de ces aliments : Les plus fortes consommations ont été observées chez les hommes âgés de 20 à 24 ans, ainsi que chez les plus de 80 ans. Sans surprise, l’étude montre que 61 % des nouveaux cas de maladies cardiaques et d’AVC liés à ces aliments concernent les hommes. Ces derniers représentent également 52 % des décès associés.
• Les dégâts commencent dès le plus jeune âge et s’aggravent avec le temps : Les mauvaises habitudes alimentaires engendrent des troubles de santé plus tardifs, souvent détectés à travers des symptômes comme l’hypertension, la fatigue ou l’essoufflement, lorsque les dégâts sont déjà installés.
Les aliments ultra-transformés sont conçus pour stimuler la surconsommation. Ces produits regorgent d’ingrédients industriels tels que les sucres raffinés, les gras trans et divers additifs chimiques, spécifiquement formulés pour contourner les signaux naturels de satiété. Le résultat ? La suralimentation, une prise de poids et une inflammation chronique qui endommage les parois artérielles et augmente le risque de caillots sanguins.
Votre cerveau souffre aussi lorsque vous consommez des aliments ultra-transformés
L’étude mise en avant vient renforcer un corpus croissant de recherches qui associent les aliments ultra-transformés à des effets délétères sur la santé. Une autre étude récente, publiée dans Neurology, met en lumière les conséquences néfastes de ces produits sur le fonctionnement cérébral et leur lien avec une augmentation du risque d’AVC.
Des chercheurs issus de la Harvard Medical School, du Massachusetts General Hospital, de la Yale School of Medicine et de l’Université d’Alabama à Birmingham se sont penchés sur le déclin cognitif et les risques d’AVC chez des adultes à travers les États-Unis, en exploitant les données de l’étude REGARDS (REasons for Geographic and Racial Differences in Stroke). Celle-ci suit l’évolution de la santé chez des adultes noirs et blancs sur plusieurs années.
• L’étude révèle une hausse marquée des risques : Plus de 14 000 adultes sans troubles cognitifs et plus de 20 000 n’ayant jamais subi d’AVC ont été suivis pendant des années. Les chercheurs ont constaté qu’une augmentation de 10 % de la consommation d’aliments ultra-transformés était associée à une hausse de 16 % du risque de déclin cognitif, et de 8 % du risque d’AVC.
L’étude a révélé que la relation entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque d’accident vasculaire cérébral était la plus forte chez les participants noirs.
• Le déclin cognitif a été mesuré sur plusieurs années grâce à des tests standardisés : Les participants ont été suivis entre 2003 et 2007, avec des évaluations répétées. Les chercheurs ont utilisé des tests de mémoire et de fluidité verbale pour observer l’évolution. Résultat : ceux qui consommaient le plus d’aliments ultra-transformés affichaient des scores en baisse. Ils ont montré une tendance croissante à oublier des mots simples ou à avoir des trous de mémoire.
• Les personnes qui mangeaient le moins d’aliments transformés affichaient une meilleure santé cérébrale : Une alimentation riche en fruits et légumes frais a permis de préserver la mémoire et la vivacité d’esprit. Autrement dit, remplacer les plats préparés par des repas simples faits maison pourrait vous protéger cognitivement sur le long terme.
Cela prouve que même des changements modestes mais cohérents, dans votre alimentation ont un impact mesurable sur la santé de votre cerveau. Selon le Dr W. Taylor Kimberly, neurologue au Massachusetts General Hospital et principal auteur de l’étude :
« Il suffit parfois d’un ou deux repas par semaine. Si vous remplacez ces repas ultra-transformés par des plats à base d’ingrédients bruts, vous réduisez déjà de manière tangible les risques d’AVC ou de troubles cognitifs. Ce qui compte, ce n’est pas seulement ce que nous mangeons, mais aussi comment ces aliments sont préparés ».
Une autre étude révèle que certains aliments ultra-transformés augmentent le risque de mortalité
Une recherche parue dans le British Medical Journal (BMJ) s’est penchée sur l’impact de différents types d’aliments ultra-transformés sur le risque de mortalité, toutes causes confondues. Les données proviennent de deux grandes cohortes américaines : la Nurses' Health Study et la Health Professionals Follow-up Study. Plus de 74 000 femmes et près de 40 000 hommes ont été suivis pendant jusqu’à 34 ans, tous exempts de cancer, de maladies cardiovasculaires ou de diabète au début de l’étude.
• Une consommation élevée d’aliments ultra-transformés était liée à une hausse de la mortalité prématurée : Les participants les plus exposés présentaient un risque de décès supérieur de 4 % par rapport à ceux qui en consommaient le moins.
• Les produits à base de viande transformée étaient les principaux coupables : Les hot-dogs, les saucisses et la charcuterie étaient liés à un risque stupéfiant de 43 % plus élevé de décès dû à des maladies neurodégénératives et à un risque de 13 % plus élevé de décès toutes causes confondues.
• Les chiffres soulignent un impact à l’échelle de la population : Dans le quartile le plus exposé, on comptait 1 536 décès annuels pour 100 000 personnes, contre 1 472 dans le quartile le moins exposé. Même si l’écart semble modeste, il se traduit en réalité par des dizaines de milliers de décès évitables chaque année.
• Remplacer les sodas classiques par des versions « light » n’est pas une solution : L’étude montre que les boissons sucrées artificiellement sont presque aussi néfastes que celles sucrées au sucre, avec des indices de risque de 1,09 et 1,08 respectivement. En d'autres termes, remplacer les sodas classiques par des versions light perturbe toujours votre métabolisme et augmente le taux d'insuline, ce qui entraîne une prise de graisse et un dysfonctionnement métabolique, même sans calories.
Les produits ultra-transformés provoquent une inflammation systémique, endommagent les cellules qui tapissent vos artères et perturbent l’équilibre hormonal. Ils augmentent également la production de radicaux libres dans l’organisme, des molécules instables qui attaquent les cellules, l’ADN et les membranes cellulaires. Avec le temps, ce stress oxydatif accélère le vieillissement, affaiblit le système immunitaire et accroît la vulnérabilité aux maladies chroniques et aux infections.
Les recherches ont révélé que même les participants ayant une alimentation globalement saine, selon l’Indice alternatif de saine alimentation, présentaient un taux de mortalité plus élevé s’ils consommaient des aliments ultra-transformés. Autrement dit, les effets néfastes ne peuvent pas être compensés, la seule solution est d’éliminer complètement ces produits de votre alimentation.
Les aliments ultra-transformés sont liés à 32 effets nocifs pour la santé
Une revue globale récente, également publiée dans le BMJ, a rassemblé les données de 45 analyses regroupant près de 10 millions de personnes à travers le monde. Cette recherche a porté sur des adultes et des enfants, en examinant l’impact direct de ces produits sur différents paramètres de santé.
Les chercheurs ont constaté que 32 des 45 analyses (soit 71 %) confirmaient une corrélation forte entre la consommation d’aliments ultra-transformés et 32 effets néfastes pour la santé, dont des troubles mentaux, des maladies respiratoires, digestives, métaboliques, ainsi que des cancers.
• Certains groupes sont plus vulnérables que d’autres. Les adultes âgés de 30 à 50 ans sont les plus affectés à long terme, mais le danger touche toutes les tranches d’âge. Les enfants et les adolescents qui consomment davantage de produits ultra-transformés présentent plus de sifflements respiratoires et de troubles pulmonaires, tandis que les personnes âgées subissent un déclin de santé accéléré.
• Les conséquences les plus graves sont la mort prématurée et les maladies chroniques : Chaque augmentation de 10 % de la consommation de ces produits entraîne une hausse de 12 % du risque de développer un diabète de type 2, et de 21 % du risque de mortalité toutes causes confondues. Le taux de décès d’origine cardiovasculaire grimpe de 50 % chez les plus gros consommateurs par rapport aux plus faibles.
• Les troubles mentaux explosent également avec une consommation accrue : Les personnes qui en consomment le plus ont 48 % plus de risques de souffrir d’anxiété et 53 % de troubles dépressifs ou de l’humeur. Les problèmes de sommeil sont aussi très fréquents.
• Même des augmentations modestes au quotidien ont un effet cumulé rapide : Chaque portion supplémentaire augmente le risque d’obésité de 7 %, celui d’obésité abdominale de 5 %, et celui de diabète de type 2 de 12 %. Si vous êtes déjà sensible au poids ou au métabolisme, ces produits aggravent la situation en silence.
• Tous les types d’aliments ultra-transformés sont nocifs, mais certains sont pires que d’autres : Les plus dangereux sont les produits carnés prêts à consommer, comme les charcuteries, qui font grimper le taux de mortalité de 43 %. Les plats surgelés et les boissons sucrées sont également très nocifs. Même les desserts lactés et les encas salés emballés contribuent à des troubles respiratoires et cognitifs.
• Les dégâts biologiques commencent par une altération du microbiote intestinal et une inflammation chronique : Les additifs chimiques, comme les émulsifiants ou les édulcorants artificiels, perturbent la flore intestinale, déclenchant une inflammation généralisée. Cela endommage les artères, affaiblit le système immunitaire et favorise la formation de caillots sanguins et de plaques artérielles.
La consommation de ces produits inonde également l’organisme de radicaux libres, qui détériorent l’ADN et fragilisent les membranes cellulaires. Au fil du temps, cela accélère le vieillissement, le déclin cognitif et les maladies cardiovasculaires.
L’étude montre que même une exposition modérée mais régulière s’accumule d’année en année, compromettant la santé et accélérant le vieillissement et la maladie. Chaque snack transformé, chaque soda, chaque plat surgelé aggrave les dégâts.
Éliminez les aliments ultra-transformés dès maintenant pour protéger votre santé globale
Si vous vous sentez fatigué, confus, ou si vous remarquez des signes tels que des trous de mémoire, un essoufflement ou une prise de poids, vos choix alimentaires sont probablement en cause. Les études ci-dessus sont claires : les aliments ultra-transformés ne sont pas inoffensifs. Ils favorisent les maladies cardiovasculaires, les AVC, les pertes de mémoire, voire la mort prématurée.
La bonne nouvelle, c’est que vous avez le pouvoir d’agir. Tout commence par un changement progressif de vos habitudes alimentaires. Voici ce que je vous recommande de faire immédiatement pour inverser les dégâts et protéger votre corps :
1. Faites le tri dans votre cuisine : Videz vos placards et votre réfrigérateur des encas emballés, boissons sucrées, plats cuisinés, charcuteries et barres de petit-déjeuner, même si l’étiquette indique « bio » ou « allégé ».
Posez-vous une question simple : « Est-ce que je cuisinerais cet ingrédient chez moi ? ». Si la réponse est non, il doit disparaître. Éliminer la tentation vous aide à réussir sans dépendre uniquement de votre volonté.
2. Faites des aliments bruts la base de vos repas : Si vous aimez les solutions pratiques, prévoyez des alternatives simples. Misez sur des aliments comme les œufs, le bœuf nourri à l’herbe, les poissons sauvages, les fruits frais, les légumes cuits, les tubercules, ou le riz blanc si vous le digérez bien. Visez toujours des aliments peu transformés et facilement reconnaissables.
3. Supprimez totalement les sodas et boissons édulcorées : Si vous aimez les boissons parfumées, préparez vos propres eaux aromatisées avec du citron, des baies ou du concombre.
4. Planifiez vos repas et collations : L’un des plus grands pièges est le manque d’anticipation. La planification est votre meilleure alliée santé. Préparez vos légumes à l’avance, cuisez des œufs durs, cuisinez de la viande en grande quantité, et gardez des fruits à portée de main. Emportez vos propres repas lorsque vous êtes en déplacement. La faim, combinée à un manque d’options, est le plus grand ennemi de votre progression.
5. Surveillez votre énergie et votre clarté mentale au quotidien : Prenez l’habitude de faire un petit bilan chaque matin et chaque soir. Êtes-vous concentré ou distrait ? Vous sentez-vous plein d’énergie ou plutôt léthargique ? Notez-le. Si vous aimez les défis, transformez cela en un programme de 30 jours. Plus vous suivrez votre évolution, plus vous constaterez les bienfaits du changement alimentaire sur votre qualité de vie. Cette progression vous motivera naturellement à continuer.
Foire aux questions (FAQ) sur les aliments ultra-transformés
Q : Comment les aliments ultra-transformés affectent-ils ma santé cardiovasculaire ?
R : ls entretiennent une inflammation chronique, augmentent la tension artérielle et détériorent les artères. Une étude montre qu’ils seraient responsables de 38 % des décès dus aux maladies cardiaques et de près de 100 000 nouveaux cas chaque année au Canada.
Q : Est-ce que ces aliments nuisent au cerveau ?
R : Oui. Oui. Chaque augmentation de 10 % de leur consommation accroît de 16 % le risque de troubles cognitifs et de 8 % le risque d’AVC, en particulier sur la mémoire et la concentration.
Q : Quels sont les aliments ultra-transformés les plus dangereux ?
R : Les produits carnés transformés comme les hot-dogs, les saucisses et la charcuterie présentent le risque le plus élevé, augmentant le risque de décès neurodégénératif de 43 % et la mortalité toutes causes confondues de 13 %.
Q : Puis-je boire des sodas light ou des boissons édulcorées ?
R : Non. Les boissons sucrées comme les sodas light perturbent également le métabolisme, favorisent l’insulinorésistance et augmentent le risque de maladies chroniques.
Q : Quelle est la meilleure manière de limiter les dégâts ?
R : Videz vos placards, adoptez une alimentation à base de produits bruts, planifiez vos repas, évitez les boissons sucrées, et suivez votre niveau d’énergie et de concentration chaque jour.