📝EN BREF
- Plus de 1 000 milliards de dollars sont dépensés chaque année pour lutter contre les effets néfastes du sucre sur la santé, notamment l’obésité, le diabète, les maladies cardiaques et le cancer
- L’obésité est responsable d’environ 500 000 cas de cancer dans le monde chaque année
- Le sucre et la suralimentation en général provoquent un dysfonctionnement mitochondrial, ce qui peut endommager l’ADN et entraîner le cancer
🩺Par le Dr. Mercola
Selon l’étude du Crédit Suisse Research Institute « Sucre : la consommation à la croisée des chemins », jusqu’à 40 % des dépenses de santé concernent des maladies directement liées à la surconsommation de sucre.
Incroyablement, nous dépensons plus de 1 000 milliards de dollars chaque année pour lutter contre les effets néfastes du sucre sur la santé, qui s’étend de l’obésité au diabète, aux maladies cardiaques et au cancer.
Le fait que le sucre et l’obésité soient liés à un risque accru de cancer est de plus en plus reconnu. Selon un rapport sur le fardeau mondial du cancer, l’obésité est responsable d’environ 500 000 cas de cancer dans le monde chaque année.
Près des deux tiers des cancers liés à l’obésité (qui comprennent les cancers du côlon, du rectum, de l’ovaire et de l’utérus) surviennent en Amérique du Nord et en Europe. Un rapport britannique plus récent estime que l’obésité pourrait entraîner 670 000 cas de cancer supplémentaires rien qu’au Royaume-Uni au cours des 20 prochaines années.
Selon BBC News, le rapport du Cancer Research UK et du UK Health Forum appellent à l’interdiction des publicités pour la malbouffe diffusées avant 21 heures afin de lutter contre l’augmentation incontrôlable de l’obésité et des maladies liées à l’obésité.
Pendant ce temps, une enquête allemande sur les maladies induites par l’alimentation et les coûts de traitement connexes révèle que les maladies bucco-dentaires induites par le sucre représentent la plus grande partie des coûts des soins de santé dans ce pays.
Comment l’excès de sucre et l’obésité favorisent le cancer
L’un des principaux mécanismes par lesquels le sucre favorise le cancer et d’autres maladies chroniques est le dysfonctionnement mitochondrial.
Étant donné que le sucre n’est pas notre carburant idéal, il brûle mal avec beaucoup plus de dérivés réactifs de l’oxygène que la graisse, ce qui génère beaucoup plus de radicaux libres qui, à leur tour, provoquent des dommages à l’ADN mitochondrial et nucléaire, ainsi qu’une altération de la membrane cellulaire et des protéines.
La recherche a également montré que la suralimentation chronique en général a un effet similaire. La plupart des personnes qui mangent trop ont également tendance à consommer beaucoup d’aliments riches en sucre, ce qui a un double impact en termes de risque de cancer.
La suralimentation chronique impose un stress sur le réticulum endoplasmique (RE), le réseau membranaire situé à l’intérieur des mitochondries de vos cellules. Lorsque le RE reçoit plus de nutriments qu’il ne peut en traiter, il signale à la cellule d’atténuer la sensibilité des récepteurs de l’insuline à la surface de la cellule.
Ainsi, manger continuellement plus que ce dont votre corps a vraiment besoin favorise la résistance à l’insuline du simple fait que vos cellules sont stressées par les efforts exercés sur elles par l’excès de nutriments. La résistance à l’insuline est à son tour au cœur de la plupart des maladies chroniques, y compris le cancer.
Le sirop de maïs à haute teneur en fructose, principal responsable du cancer
Cela contribue également à expliquer pourquoi le jeûne intermittent (ainsi que d’autres formes de restriction calorique) est si efficace pour inverser la résistance à l’insuline, réduire votre risque de cancer et accroître votre longévité.
L’obésité, causée par une combinaison de consommation excessive de fructose / sucre raffiné et le fait de rarement jeûner, voire jamais, peut également favoriser le cancer via d’autres mécanismes, y compris l’inflammation chronique et la production élevée de certaines hormones, telles que les œstrogènes, qui sont associées à un risque accru de cancer du sein.
Selon des recherches récentes, du MD Anderson Cancer Center de l’Université du Texas, le sucre raffiné augmente non seulement considérablement votre risque de cancer du sein, mais il accroît également votre risque de propagation de tumeurs à d’autres organes.
De plus, cette étude a révélé que c’est principalement le fructose raffiné contenu dans le sirop de maïs à haute teneur en fructose, présent dans la plupart des aliments et boissons transformés, qui est responsable des tumeurs mammaires et des métastases.
Sans sucre, le cancer ne peut pas prospérer
L’une des stratégies les plus puissantes que je connaisse pour éviter et/ou traiter le cancer consiste à affamer les cellules cancéreuses en les privant de leur source de nourriture, qui est principalement le sucre et les protéines en excès.
Contrairement à toutes les autres cellules de votre corps qui peuvent brûler des glucides ou des graisses comme carburant, les cellules cancéreuses ont perdu cette flexibilité métabolique et elles peuvent prospérer uniquement s’il y a suffisamment de sucre.
Le chercheur allemand sur le cancer, le Dr Otto Warburg, a reçu le prix Nobel en 1931 pour avoir découvert cela. Malheureusement, très peu d’experts ont adopté sa théorie métabolique du cancer, mais plutôt la théorie de la génétique nucléaire qui est un effet secondaire en aval du dysfonctionnement mitochondrial.
Ne vous y trompez pas, la PREMIÈRE chose que vous devez faire, si vous souhaitez éviter ou traiter le cancer en cas de résistance à l’insuline ou à la leptine (c’est le cas de 85 % des personnes), est d’éliminer toutes les formes de sucre/fructose et de sucres de céréales de votre alimentation, afin d’optimiser les voies de signalisation qui contribuent à la transformation maligne.
Réduisez votre consommation de fructose et de sucres sans fibres
Je recommande de réduire votre consommation totale de fructose à un maximum de 25 grammes/jour, quelles que soient les sources, y compris les fruits. Si vous êtes résistant à l’insuline, vous feriez bien de fixer votre limite supérieure à 15 grammes/jour.
Les patients cancéreux seraient probablement mieux servis par des limites encore plus strictes. Je crois personnellement que la plupart des personnes gagneraient à réduire tous les sucres sans fibres (sucres totaux moins les fibres), pas seulement le fructose, à moins de 100 grammes par jour. Je maintiens généralement mon apport entre 50 et 60 grammes par jour.
Le moyen le plus simple de réduire considérablement votre consommation de sucre et de fructose est de passer à de VRAIS aliments, car la plupart du sucre ajouté que vous consommez provient de plats transformés et non de l’ajout d’une cuillère à café de sucre à votre thé ou café. Mais il existe d’autres moyens pour bien réduire cet apport. Cela inclut :
- Réduire la quantité de sucre que vous ajoutez personnellement à vos aliments et boissons
- Utiliser de la stevia ou du luo han au lieu du sucre et/ou des édulcorants artificiels
- Utiliser des fruits frais au lieu de fruits en conserve ou de sucre pour les plats ou les recettes qui nécessitent un peu de douceur
- Utiliser des épices au lieu du sucre pour ajouter de la saveur à vos repas
La prévention du cancer commence par vos choix de mode de vie
Le dépistage du cancer est présenté comme la meilleure forme de « prévention » dont vous pouvez bénéficier contre diverses formes de cancer. Mais le diagnostic précoce n’est pas la même chose que la prévention. Et le dépistage du cancer qui fait plus de mal que de bien peut difficilement être considéré comme la meilleure chose que vous puissiez espérer... Je crois que la grande majorité de tous les cancers pourraient être évités en appliquant strictement des stratégies de mode de vie saines de base et de bon sens, qui comprennent ce qui suit :
Consommez de la vraie nourriture, évitez les aliments transformés et les sucres, en particulier le fructose transformé — Toutes les formes de sucre sont préjudiciables à la santé en général et favorisent le cancer. Le fructose, cependant, est clairement l'un des plus nocifs et doit être évité autant que possible. Réduisez les sucres sans fibres, mais consommez de grands volumes de légumes bio frais, ainsi que de grandes quantités de matières grasses provenant de sources de haute qualité, telles que les avocats, le beurre cru, les graines, les noix et les fèves de cacao crues. |
Cessez de manger AU MOINS trois heures avant d’aller vous coucher — Il existe des preuves assez convaincantes montrant que lorsque vous fournissez du carburant aux mitochondries de vos cellules à un moment où elles n'en ont pas besoin, elles laissent échapper un grand nombre d'électrons qui libèrent des dérivés réactifs de l'oxygène (radicaux libres) qui endommagent les mitochondries et finalement l'ADN nucléaire. Il existe également des preuves indiquant que les cellules cancéreuses ont uniformément endommagé les mitochondries. Donc, la dernière chose que vous devez faire est de manger avant d'aller vous coucher. Personnellement, je m'efforce de jeûner 6 heures avant le coucher. |
Optimisez votre vitamine D — La vitamine D influence pratiquement toutes les cellules de votre corps et elle est l'un des plus puissants combattants du cancer dans la Nature. La vitamine D est en fait capable de pénétrer dans les cellules cancéreuses et de déclencher l'apoptose (mort cellulaire). Si vous avez un cancer, votre taux de vitamine D doit être compris entre 70 et 100 ng/ml. La vitamine D agit en synergie avec tous les traitements contre le cancer dont j'ai connaissance, sans effets indésirables. |
Limitez votre apport en protéines — Des recherches plus récentes ont souligné l'importance des voies mTOR. Lorsqu'elles sont actives, la croissance du cancer est accélérée. Pour calmer cette voie, je pense qu'il peut être sage de limiter votre apport en protéines à un gramme de protéines par kilogramme de masse corporelle maigre, ou un peu moins d'un demi-gramme de protéines pour chaque livre de poids corporel maigre. Cela représente environ 40 à 70 grammes par jour pour la plupart d'entre nous. Il serait inhabituel que la plupart d'entre nous aient besoin d'un apport plus important. |
Évitez les produits à base de soja non fermenté — Le soja non fermenté est riche en œstrogènes végétaux, ou phytœstrogènes, également connus sous le nom d'isoflavones. Dans certaines études, le soja semble fonctionner de concert avec les œstrogènes humains pour augmenter la prolifération des cellules mammaires, ce qui augmente les risques de mutations et de cellules cancéreuses. |
Améliorez la sensibilité de vos récepteurs à l’insuline et à la leptine — La meilleure façon d'y parvenir est d'éviter le sucre et les céréales et de limiter les sucres sans fibres à moins de 100 grammes par jour. Assurez-vous également que vous faites de l'exercice, en particulier avec un entraînement fractionné de haute intensité. |
Faites de l’exercice régulièrement — L'une des principales raisons pour lesquelles l'exercice contribue à réduire votre risque de cancer est qu'il fait baisser votre taux d'insuline, et le contrôle de votre taux d'insuline est l'un des moyens les plus puissants de réduire vos risques de cancer. Il a également été suggéré que l'apoptose (mort cellulaire programmée) est déclenchée par l'exercice, entraînant la mort des cellules cancéreuses. Des études ont également montré que le nombre de tumeurs diminue avec la graisse corporelle, ce qui peut être un facteur supplémentaire. En effet, l'exercice contribue à réduire vos taux d'œstrogènes, ce qui explique pourquoi l'exercice semble être particulièrement efficace contre le cancer du sein. Enfin, l'exercice augmente la biogenèse mitochondriale, essentielle pour lutter contre le cancer. |
Maintenez un poids corporel sain — Cela viendra naturellement lorsque vous commencerez à manger correctement selon votre type nutritionnel et à faire de l'exercice. Il est important de perdre l'excès de graisse corporelle car la graisse produit des œstrogènes. |
Buvez un demi à un litre de jus de légumes verts bio par jour — Veuillez consulter mes instructions de préparation des jus pour des informations plus détaillées. |
Consommez beaucoup d’acides gras oméga-3 d’origine animale de haute qualité, tels que l’huile de krill — La carence en oméga-3 est un facteur sous-jacent courant du cancer. |
Utilisez de la curcumine — C'est l'ingrédient actif du curcuma et, à des concentrations élevées, elle peut être un complément très utile dans le traitement du cancer. Par exemple, il a démontré un potentiel thérapeutique majeur dans la prévention des métastases du cancer du sein. Il est important de savoir que la curcumine n'est généralement pas aussi bien absorbée. Je fournis donc plusieurs conseils pour son absorption ici. |
Évitez de boire de l’alcool — Au minimum, limitez vos boissons alcoolisées à une par jour. |
Évitez autant que possible les champs électromagnétiques — Même les couvertures chauffantes peuvent augmenter votre risque de cancer. |
Évitez le traitement hormonal substitutif synthétique, surtout si vous présentez des facteurs de risque de cancer du sein — Le cancer du sein est un cancer lié aux œstrogènes et, selon une étude publiée dans le Journal of the National Cancer Institute, les taux de cancer du sein chez les femmes ont chuté parallèlement à une diminution de l'utilisation de l'hormonothérapie de substitution. (Il existe des risques similaires pour les femmes plus jeunes qui utilisent des contraceptifs oraux. Les pilules contraceptives, qui sont également composées d'hormones synthétiques, ont été associées aux cancers du col de l'utérus et du sein.) Si vous présentez des symptômes de ménopause excessifs, vous souhaiterez peut-être envisager un traitement hormonal substitutif bio-identique qui utilise des hormones moléculairement identiques à celles que votre corps produit et ne causent pas de ravages dans votre système. C'est une alternative beaucoup plus sûre. |
Évitez le BPA, les phtalates et autres xénoestrogènes — Ce sont des composés de type œstrogène qui ont été associés à un risque accru de cancer du sein. |
Assurez-vous que vous n’êtes pas carencé en iode — Il existe des preuves convaincantes reliant la carence en iode à certaines formes de cancer. Le Dr David Brownstein, 26 ans, auteur du livre « Iode : pourquoi vous en avez besoin, pourquoi vous ne pouvez pas vivre sans lui », est un partisan de l'iode contre le cancer du sein. Il possède en fait de puissantes propriétés anticancéreuses et il a été démontré qu'il provoque la mort cellulaire dans les cellules cancéreuses du sein et de la thyroïde. Pour plus d'informations, je recommande de lire le livre du Dr Brownstein. Je fais des recherches sur l'iode depuis un certain temps, après m'être entretenu avec le Dr Brownstein car je crois que l'essentiel de ce qu'il déclare est vrai. Cependant, je ne suis pas convaincu que ses recommandations posologiques soient idéales. Je pense qu'elles sont 5 à 6 fois plus élevés que l'optimum. |
Évitez de carboniser vos viandes — La viande grillée au charbon de bois ou à la flamme est associée à un risque accru de cancer du sein. L'acrylamide (un cancérogène créé lorsque les féculents sont cuits, rôtis ou frits) augmente également le risque de cancer. |
🔎Sources et Références :
- Credit-Suisse October 22, 2013
- Lancet Oncology November 26, 2014 [Epub ahead of print]
- The Times November 26, 2014
- BBC News January 7, 2015
- Dental Tribune September 17, 2015
- Medicinenet.com, Why Does Obesity Causes Diabetes?
- Cancer Research January 1, 2016: 76; 24
- Here and Now January 6, 2016
- U.S. Dietary Guidelines 2015-2020
- NBC News January 7, 2016
- The Atlantic January 6, 2016
- AlterNet January 10, 2014
- Washington Post July 1, 2015
- EWG Farm Subsidies
- Reuters January 6, 2016
- BMJ 2016;352:h6704
- Newsweek January 6, 2015
- Healthline January 6, 2016
- BMJ 2016;352:h6080
- Newsweek January 6, 2016
- Reuters January 7, 2016
- BMJ 2016;352:h6967
- Clinical Cancer Research October 15, 2005: 11; 7490