Un essai clinique montre que le hot yoga peut atténuer les symptômes de la dépression

📝 EN BREF

• Une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry en octobre 2023, a révélé que le yoga avec de la chaleur réduit de manière significative les symptômes de la dépression. Dans un groupe d'intervention, 44 % des participants avaient des scores qui indiquaient que leur dépression était en rémission.
• Cette étude a confirmé les résultats d'une étude similaire dans laquelle les individus qui suivaient des cours de yoga présentaient des améliorations significatives notamment concernant les symptômes de la dépression. La dépression est l'un des troubles mentaux les plus répandus et la première cause d'invalidité dans le monde.
• Les antidépresseurs sont une intervention pharmaceutique couramment prescrite, prise par 11 % de l'ensemble de la population des États-Unis âgée de 12 ans et plus. Les femmes sont 2,5 fois plus susceptibles que les hommes de prendre des antidépresseurs. 60 % des individus prennent ces médicaments depuis deux ans ou plus.
• Les effets secondaires des antidépresseurs comprennent un risque accru de diabète de type 2, de dysfonctionnement sexuel, de fatigue, de prise de poids et de suicide. En outre, très peu d'éléments indiquent que ces médicaments sont bénéfiques pour ceux qui les prennent.
• D'autres solutions plus sûres et souvent meilleures sont les changements alimentaires, l'exercice, la réduction du stress, la résolution des conflits émotionnels non résolus, l'équilibre du microbiome intestinal et l'optimisation des taux d'oméga 3 et de vitamine D.

🩺Par le Dr. Mercola

Une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry en octobre 2023, a révélé que le yoga avec de la chaleur réduit de manière significative les symptômes de la dépression. Le yoga est une discipline physique et spirituelle qui vise à harmoniser le corps et l'esprit.

Le yoga trouve ses racines dans la philosophie indienne et il est devenu populaire dans le monde entier en tant que moyen de favoriser la santé mentale et physique. Le yoga pratiqué aux États-Unis met généralement l'accent sur les postures physiques, la respiration et la méditation.

Il existe différents styles de yoga, du plus doux au plus exigeant physiquement. Des études montrent que le yoga peut vous aider à arrêter de fumer, à soulager les symptômes de la ménopause, à perdre du poids et à soulager les migraines ou les céphalées de tension.

Selon le National Center for Complementary and Integrative Health, des études démontrent que le yoga améliore la gestion du stress et la santé mentale et émotionnelle, et peut contribuer à favoriser des habitudes alimentaires saines. En outre, le yoga améliore la qualité du sommeil et l'équilibre des personnes âgées vivant en collectivité.

Outre la dépression, le yoga contribue à réduire certains symptômes d'anxiété et il est au moins aussi efficace que d'autres types d'exercices pour soulager les symptômes de la ménopause. Une enquête nationale réalisée en 2017 a montré qu'un adulte sur sept aux États-Unis avait pratiqué le yoga au cours des 12 derniers mois. L'étude la plus récente a montré qu'une séance de hot yoga par semaine pouvait réduire efficacement les symptômes de la dépression.

Le hot yoga est une option thérapeutique viable pour la dépression

Les scientifiques ont cherché à évaluer l'efficacité préliminaire du hot yoga dans le traitement de la dépression modérée à sévère. Ils ont conçu un essai de contrôle randomisé de huit semaines au cours duquel 65 participants furent répartis au hasard dans les deux groupes. 33 individus ont participé à des séances de hot yoga prescrites deux fois par semaine pendant huit semaines et 32 furent placés sur liste d'attente.

Le principal critère de jugement était l'évolution du score selon l'Inventaire des symptômes dépressifs évalué par le clinicien (IDS-CR) entre la mesure de référence et la mesure post-intervention. Initialement, le score moyen était de 35,6 pour l'ensemble des groupes, de 36,9 pour le groupe de yoga et de 34,4 pour les individus inscrits en liste d'attente.

Sur un total de huit semaines, le participant moyen du groupe d'intervention a assisté à 10,3 cours. Les données ont montré que 59,3 % des individus du groupe de yoga ont enregistré une diminution supérieure ou égale à 50 % des scores IDS-CR. En outre, les individus participants à l'intervention ont également évalué positivement le hot yoga et ses effets secondaires lors de leur entretien à la fin de l'étude.

Comme l'indique un communiqué de presse du Massachusetts General Hospital, les chercheurs ont également constaté que 44 % des participants au hot yoga avaient des scores IDS-CR si faibles que leur dépression pouvait être considérée comme en rémission. Même les participants qui n'ont suivi que la moitié des séances de hot yoga prescrites ont vu leurs symptômes dépressifs diminuer de manière évidente.

« Les interventions basées sur le yoga et la chaleur pourraient potentiellement modifier le cours du traitement pour les patients souffrant de dépression en fournissant une approche non médicamenteuse avec des avantages physiques supplémentaires en prime », a déclaré l'auteure principale Maren Nyer, Ph.D., directrice des études sur le yoga au Programme clinique et de recherche sur la dépression au Massachusetts General Hospital.

« Nous développons actuellement de nouvelles études dans le but de déterminer les contributions spécifiques de chaque élément (la chaleur et le yoga) aux effets cliniques que nous avons observés avec la dépression. »

Les résultats de cette étude confirment les données d'une étude réalisée en 2017 en collaboration avec des chercheurs de la Boston University School of Medicine et du New York Medical College. Les scientifiques ont cherché à évaluer les effets du yoga Iyengar et de la respiration cohérente sur les symptômes de la dépression.

Dans cette étude, les sujets ont participé à une intervention de 12 semaines au cours de laquelle un groupe a suivi deux cours par semaine et l'autre trois cours par semaine. Tous souffraient d'un trouble dépressif majeur avec des scores initiaux de 14 ou plus à l'Inventaire de dépression de Beck II (BDI-II). Les mesures des résultats apportèrent un changement dans les scores du BDI-II et l'observance de l'intervention.

15 personnes ont suivi trois cours par semaine et 15 autres ont suivi deux cours par semaine. À la fin de l'intervention, les chercheurs ont constaté une baisse significative des scores entre le début et la semaine 12 dans les deux groupes. Les chercheurs ont conclu que les deux groupes avaient une observance et des améliorations comparables, mais que ceux qui pratiquaient le yoga trois fois par semaine avaient une baisse plus importante des scores du BDI-II à la semaine 12.

La prévalence de la dépression et du suicide

Selon l'Anxiety and Depression Association of America, la dépression est l'un des troubles mentaux les plus répandus et constitue la principale cause d'invalidité dans le monde. En 2020, on estime à 14,8 millions le nombre d'adultes et à 4,1 millions le nombre d'adolescents ayant connu au moins un épisode dépressif majeur.

Environ 39 % des adultes souffrant d'un épisode dépressif majeur n'ont pas reçu de traitement. Les troubles dépressifs majeurs (TDM) sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Près de 20 % des adultes américains développeront des TDM à un moment ou à un autre de leur vie.

Selon le CDC, 15 millions d'Américains consultent leur médecin chaque année et reçoivent comme diagnostic principal un trouble dépressif. Le pourcentage de visites annuelles aux urgences pour les individus souffrant de dépression est de 12,5 %.

Les faits concernant le suicide sont tout aussi troublants. Le CDC considère le suicide comme un risque sérieux pour la santé publique, avec 48 183 personnes décédées par suicide en 2021. Cela signifie qu'il y a un décès par suicide toutes les 11 minutes. 1,7 million d'individus aux États-Unis ont tenté de se suicider, 3,5 millions ont élaboré un plan et 12,3 millions ont sérieusement pensé au suicide.

Ces chiffres ont des répercussions physiques et économiques considérables sur la société. On estime que le suicide et l'automutilation non mortelle coûteront aux États-Unis plus de 500 milliards de dollars en frais médicaux, en perte de qualité de vie et en perte de travail en 2020. Pourtant, la dépression n'est pas la seule raison pour laquelle les individus se suicident. Selon le CDC, le suicide est rarement le résultat d'une seule circonstance ou d'un seul événement. De multiples circonstances peuvent accroître le risque, notamment sans s'y limiter :

Les antidépresseurs ne sont pas une réponse satisfaisante

Les antidépresseurs sont des médicaments couramment prescrits pour traiter les symptômes de la dépression. Selon le CDC, 11 % des Américains âgés de 12 ans et plus prennent au moins un antidépresseur. Les femmes sont 2,5 fois plus susceptibles que les hommes de prendre des antidépresseurs et plus de 60 % des individus qui prennent ces médicaments sur ordonnance les prennent depuis 2 ans ou plus et 14 % depuis 10 ans ou plus.

Les antidépresseurs ont des effets secondaires importants, notamment la somnolence, la fatigue, la prise de poids, les troubles sexuels et le risque de suicide. Les antidépresseurs peuvent également augmenter de manière significative le risque de diabète de type 2, en fonction de la dose et en cas de prescription à long terme.

Ces effets secondaires ne sont pas compensés par un rapport risque / récompense positif, car il existe très peu de preuves que les antidépresseurs sont bénéfiques pour les personnes souffrant d'une dépression légère ou modérée. En fait, les chercheurs constatent des bienfaits « minimes ou inexistants » chez les patients souffrant de dépression légère ou modérée et des bienfaits « relativement faibles » chez les patients sévèrement déprimés.

Heureusement, il existe des alternatives plus sûres et, dans de nombreux cas, meilleures, notamment des stratégies de style de vie et des interventions nutritionnelles efficaces, sur lesquelles j'ai déjà écrit, notamment des considérations diététiques telles que l'évitement des aliments transformés et de la malbouffe, l'absence de gluten pour réduire la réponse inflammatoire si vous êtes sensible au gluten, l'optimisation de vos taux d'oméga 3 et de vitamine D, et l'équilibrage de votre microbiome intestinal.

Les suppléments en vente libre qui se montrent efficaces pour réduire les symptômes de la dépression comprennent le millepertuis, la S-adénosylméthionine (SAMe), le 5-hydroxytryptophane (5-HTP) et plusieurs vitamines B qui jouent un rôle de neurotransmetteur, ce qui est très efficace chez les individus qui présentent une carence en ces vitamines.

Les stratégies de style de vie qui procurent une aide sont l'exercice, la réduction du stress et la résolution des conflits émotionnels non résolus. Veillez à minimiser l'exposition aux champs électromagnétiques, associée à l'anxiété et à la dépression, et envisagez le yoga, un système ancestral d'exercice et de relaxation qui a effectivement contribué à réduire les symptômes de la dépression dans le cadre d'études scientifiques, dont l'étude présentée ici.

Le yoga améliore l'équilibre et réduit les chutes

Le yoga permet également d'améliorer l'équilibre et la stabilité, ce qui contribue à réduire le risque de chute. Une étude²¹ publiée en août 2022 confirme que la capacité à se tenir debout sur une jambe pendant 10 secondes est associée de manière indépendante à la mortalité toutes causes confondues. L'étude fut publiée dans le British Journal of Sports Medicine et visait à évaluer si le fait de maintenir une position unipodale pendant 10 secondes était un indicateur pronostique pertinent pour la mortalité.

Les chercheurs ont évalué 1 702 individus, dont 68 % étaient des hommes âgés de 51 à 75 ans. Les évaluations ont eu lieu entre 2008 et 2020. Dans cette cohorte, 20,4 % des individus n'ont pas pu terminer le test. Le suivi médian a été de 7 ans, au terme desquels les chercheurs ont constaté que 7,2 % des membres du groupe étaient décédés.

Sur le nombre de participants décédés, 4,6 % avaient été capables de maintenir la position unipodale et 17,5 % n'y étaient pas parvenus. Y compris après ajustement en fonction de l'indice de masse corporelle, de l'âge, du sexe et d'autres comorbidités. Le risque accru de mortalité toutes causes confondues était plus élevé chez les individus incapables de se tenir sur une seule jambe.

La dépression est un problème de santé publique important pour lequel il existe plusieurs stratégies permettant d'en atténuer les symptômes. Avant d'accepter l'inévitable liste d'effets secondaires d'une intervention pharmaceutique, envisagez d'essayer d'autres approches efficaces pour réduire vos symptômes et améliorer votre état de santé général.