• L'Indonésie, leader mondial de la production d'huile de palme, a annoncé en avril 2022 qu'elle allait interdire les exportations de cette huile tropicale
  • L'interdiction d'exporter de l'huile de palme en Indonésie vise à faire baisser les prix de l'huile de palme sur le marché domestique et à garantir la disponibilité alimentaire dans le pays
  • Le prix de détail de l'huile de cuisson en Indonésie est en moyenne de 1,84 dollar par litre, ce qui représente une augmentation de plus de 40 % en 2022
  • L'huile de palme est l'huile «végétale», ou huile de grains, la plus utilisée dans le monde. Bien qu'elle soit souvent classée dans la catégorie des huiles végétales, elle se distingue des autres par le fait qu'elle est composée à 50 % de matières grasses saturées
  • La consommation d'huile de palme dans les aliments ultra-transformés ne sera pas bénéfique pour votre santé. Mais lorsqu'elle est utilisée comme huile de cuisson, l'huile de palme est préférable aux huiles de grains comme le soja et le tournesol en raison de son pourcentage plus faible d'acide linoléique.

Dr. Mercola

L'Indonésie, leader mondial de la production d'huile de palme, a annoncé en avril 2022 qu'elle allait interdire les exportations de cette huile tropicale. Cette décision choquante, qui a pris effet le 28 avril, a été jugée «totalement inattendue», selon un groupe de trading indien.

L'Indonésie a représenté 57 % de la production mondiale d'huile de palme en 2018, soit 41 millions de tonnes. Seule la Malaisie s'approche de ce niveau de production, représentant 27 % de la production d'huile de palme cette même année. Les exportations indonésiennes d'huile de palme étaient évaluées à 30 milliards de dollars en 2021. Mais les prix ont bondi après que la nouvelle de l'interdiction a fait la une des journaux.

L'Indonésie tente de faire baisser les prix domestiques de l'huile de palme

Le prix de détail de l'huile de cuisson en Indonésie est en moyenne de 1,84 dollar par litre, ce qui représente une augmentation de plus de 40 % en 2022. Dans certaines régions, les prix auraient été multipliés par près de deux au cours des 30 derniers jours, ce qui a provoqué des manifestations pour dénoncer ces coûts élevés. L'interdiction d'exporter de l'huile de palme en Indonésie vise à faire baisser les prix de l'huile de palme sur le marché domestique et à garantir la disponibilité alimentaire dans le pays.

«Je suivrai et évaluerai la mise en œuvre de cette politique afin que la disponibilité de l'huile de cuisson sur le marché domestique devienne abondante et abordable», a déclaré le président indonésien, Joko Widodo, dans une vidéo diffusée. Cette mesure devrait provoquer de nouvelles flambées des prix des huiles comestibles alternatives, dont les prix ont déjà augmenté de 41 % aux États-Unis. Gro Intelligence, une société d'analyse des données agricoles, a également prédit que «l'interdiction des exportations par l'Indonésie est susceptible d'alimenter davantage l'inflation alimentaire mondiale».

L'huile de palme est l'huile «végétale», ou huile de grains, la plus utilisée dans le monde. Bien qu'elle soit souvent classée dans la catégorie des huiles végétales, elle se distingue des autres par le fait qu'elle est composée à 50 % de matières grasses saturées. Bien qu'elle puisse offrir certains bienfaits pour la santé lorsqu'elle est utilisée comme huile de cuisson non altérée, on la trouve souvent dans des aliments malsains ultra-transformés comme les matières grasses de cuisine, la margarine, les fast-foods, les pizzas, les biscuits, les nouilles instantanées et les biscuits apéritifs.

À la nouvelle que l'Indonésie allait interdire les exportations d'huile de palme, les prix des huiles végétales concurrentes ont également grimpé en flèche. L'huile de soja, qui est la deuxième huile de grains la plus utilisée, a augmenté de 4,5 % pour atteindre 83,21 cents par livre, ce qui constitue un record, a rapporté Reuters. S'adressant à l'agence de presse, un négociant d'une société de trading internationale basée à Mumbai a déclaré:

«Le ciel serait la limite pour le prix des huiles comestibles dorénavant. Les acheteurs ont misé sur l'huile de palme après la chute de l'offre d'huile de tournesol en raison de la guerre en Ukraine. Maintenant, ils (les acheteurs) n'ont plus d'option car les approvisionnements en huile de soja sont également limités. »

Évitez les huiles « végétales » pour protéger votre santé

La hausse des prix n'est qu'une raison parmi d'autres de se tenir à l'écart des huiles végétales telles que l'huile de maïs, l'huile de soja, l'huile de tournesol et l'huile de colza, que l'on trouve dans la plupart des aliments transformés et des repas servis au restaurant. Les huiles végétales transformées, riches en acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga-6, constituent un facteur alimentaire dangereux, dont les effets sur la santé humaine sont plus graves que ceux du sirop de maïs à haute teneur en fructose et du sucre.

Non seulement les huiles végétales sont liées aux maladies cardiaques, aux maladies gastro-intestinales telles que les troubles de l'intestin irritable et aux troubles inflammatoires tels que l'arthrite, mais elles sont également liées au cancer, en particulier au neuroblastome, au cancer du sein, de la prostate, du côlon et du poumon. Dans Medium, Maria Cross, une nutritionniste titulaire d'une maîtrise en sciences, explique les fondements scientifiques des huiles végétales et ce qui les rend cancérigènes. Elle explique:

«Il existe deux classes d'AGPI : les oméga-6 et les oméga-3. Bien qu'elles soient fonctionnellement distinctes et non interchangeables, ces deux classes sont perpétuellement engagées dans un acte d'équilibre métabolique, se poussant et se tirant l'une l'autre alors qu'elles se disputent l'absorption par l'organisme.
Il n'y a rien d'intrinsèquement mauvais dans les AGPI oméga-6 : nous en avons besoin... Si les acides gras oméga-6 sont essentiels à la santé, il n'est pas logique qu'ils puissent également provoquer le cancer…
C'est pourquoi les scientifiques pensent que ce ne sont pas les oméga-6 en soi qui sont à blâmer, mais l'équilibre entre les deux groupes d'AGPI qui est déréglé et qui fait des ravages dans notre organisme. Nous avons évolué et sommes génétiquement adaptés à un régime alimentaire qui fournit des quantités plus ou moins égales d'oméga-3 et d'oméga-6...
Avec l'industrialisation de nos régimes alimentaires et les grandes quantités d'huiles végétales de cuisson qui les composent, le rapport entre les oméga-6 et les oméga-3 s'est énormément modifié et nous consommons jusqu'à 25 fois plus d'oméga-6 que d'oméga-3...
Il ne peut y avoir que des conséquences, et il y en a effectivement : des données expérimentales soutiennent la théorie selon laquelle c'est cet équilibre faussé entre les deux AGPI qui influence le développement d'une tumeur. »

L'augmentation de la consommation d'huile de grains a détruit la santé humaine

Au cours des 50 dernières années, la production mondiale d'huile végétale a été multipliée par 10, passant de 17 millions de tonnes dans les années 1960 à 170 millions de tonnes en 2014 (et à 218 millions de tonnes en 2018. L'acide linoléique (AL) constitue la majeure partie (environ 90 %) des oméga-6 consommés et c'est le principal responsable de presque toutes les maladies chroniques.

Bien qu'il s'agisse d'une matière grasse essentielle, lorsqu'il est consommé en quantité excessive, l'AL agit comme un poison métabolique. La raison en est que les matières grasses polyinsaturées telles que l'AL sont très sensibles à l'oxydation.

En s'oxydant, la matière grasse se décompose en sous-composants nocifs tels que les produits finaux de l'oxydation avancée des lipides (ALE) et les OXLAM (métabolites oxydés de l'AL). Ces ALE et OXLAM provoquent également des dommages. Un type de produit final d'oxydation lipidique avancée (ALE) est le 4HNE, un mutagène connu pour causer des dommages à l'ADN. Des études montrent qu'il existe une corrélation certaine entre des taux élevés de 4HNE et l'insuffisance cardiaque.

L'AL se décompose en 4HNE encore plus rapidement lorsque l'huile est chauffée. C'est pourquoi les cardiologues recommandent d'éviter les aliments frits. La consommation d'AL et les ALE et OXLAM qui en découlent jouent également un rôle important dans le cancer. Les HNE et autres ALE sont extraordinairement nocifs, même en quantités extrêmement faibles.

Si l'excès de sucre est certainement mauvais pour la santé et doit être limité à 25 grammes par jour ou moins, il ne provoque pas une fraction des dommages oxydatifs causés par l'AL. Les huiles végétales transformées sont une source primaire d'AL, mais même les aliments salués pour leurs bienfaits pour la santé en contiennent et peuvent constituer un problème s'ils sont consommés en excès. C'est le cas du poulet et du porc élevés de manière conventionnelle qui sont nourris de céréales riches en AL et de l'huile d'olive.

Lorsque j'ai interviewé Tucker Goodrich, qui a développé un système de gestion des risques informatiques utilisé par deux des plus grands fonds spéculatifs au monde, puis s'est tourné vers la recherche médicale, il a expliqué que les animaux développent généralement un cancer une fois que l'AL dans leur alimentation atteint 4 à 10 % de leur apport énergétique.

Pourtant, la plupart des Américains tirent environ 8 % de leurs calories des huiles de grains. «Nous sommes donc bien au-delà de ce que ces seuils en laboratoire suggèrent comme étant un niveau sûr pour ces matières grasses, d'après les travaux en laboratoire sur les animaux», a indiqué Tucker Goodrich, en ajoutant :

«Il y a un énorme décalage entre la science de laboratoire qui nous dit ce que nous devrions faire et nos directives alimentaires qui nous disent ce que nous devrions faire. Les scientifiques disent : « Oh, regardez, c'est du poison. C'est à l'origine de toutes les maladies chroniques», et le gouvernement dit: «Consommez-en beaucoup». Ce n'est pas une bonne chose.»

L'huile de palme est-elle saine?

L'huile de palme, produite à partir de la pulpe du fruit du palmier à huile, contient de puissants antioxydants, les vitamines A et E, et il a été constaté qu'elle protège le cœur et les vaisseaux sanguins contre les plaques et les lésions ischémiques. Sa couleur rougeâtre provient d'une teneur élevée en bêta-carotène et sa concentration en AL est inférieure à celle des autres huiles de grains, ce qui la rend plus stable contre la détérioration oxydative.

Toutefois, l'huile de palme fait l'objet d'une controverse. Son utilisation est si répandue qu'on la retrouve dans près de la moitié des aliments fréquemment consommés et des produits de consommation courante, notamment les biocarburants, les cosmétiques et autres produits de soins personnels, les bougies et les produits pharmaceutiques.

La consommation d'huile de palme dans les aliments ultra-transformés ne rendra pas service à votre santé. En outre, la culture de l'huile de palme est accusée d'être responsable de la déforestation et de la destruction de l'habitat des orangs-outans et d'autres animaux sauvages, ainsi que des dommages environnementaux causés par les plantations en monoculture.

Même l'huile de palme «durable» est décrite comme trompeuse. Mais si vous utilisez cette huile, les tableaux de notation sur l'huile de palme peuvent vous aider à repérer les sociétés qui ouvrent la voie à une production plus durable.

Du point de vue de la santé, l'huile de palme est préférable aux huiles de grains comme le soja et le tournesol en raison de son faible pourcentage d'AL. Toutefois, les matières grasses animales, en particulier le beurre et le suif issus de bétail nourri à l'herbe, ainsi que l'huile de coco, présentent les plus faibles concentrations d'AL et constituent les choix les plus sains pour la cuisson. L'idéal serait donc de limiter la quantité d'huile que vous utilisez pour cuisiner et de choisir plutôt du beurre issu de bétail nourri à l'herbe.

Les huiles qui doivent être complètement évitées comprennent les huiles de grains toxiques indiquées en rouge dans le tableau ci-dessous. Cela dit, c'est la dose qui fait le poison. Vous pouvez donc théoriquement utiliser n'importe laquelle des huiles figurant dans le tableau ci-dessous, à condition que votre consommation totale d'AL pour la journée soit inférieure à 2 % de vos calories totales. Plus l'huile se trouve en haut du tableau, plus vous risquez de dépasser votre limite de sécurité pour la journée. L'élimination des aliments transformés et des plats servis dans les restaurants est également essentielle pour maintenir votre consommation d'AL à un faible niveau.

Toutefois, avec l'interdiction surprise des exportations d'huile de palme par l'Indonésie, il se peut que vous trouviez l'huile de palme et les produits à base d'huile de palme plus difficiles à trouver, ou qu'elle soit remplacée par des huiles végétales plus toxiques. Quoi qu'il en soit, ces aliments ne doivent représenter qu'une toute petite partie de votre alimentation quotidienne.

Huiles de cuisson

% d’acide linoléique

Carthame

70 %

Pépins de raisin

70 %

Tournesol

68 %

Maïs

54 %

Graine de coton

52 %

Soja

51 %

Son de riz

33 %

Arachide

32 %

Colza

19 %

Huile d’olive

10 %

Avocat

10 %

Saindoux

10 %

Huile de palme

10 %

Suif (élevage intensif)

3 %

Beurre (élevage intensif)

2 %

Huile de noix de coco

2 %

Suif (nourri à l’herbe)

1 %

Beurre (nourri à l’herbe)

1 %


Sources et Références