📝 EN BREF

  • Les confinements pendant la pandémie ont maintenu les populations à leurs domiciles pendant de longues périodes, ce qui a rendu plus difficile l'exposition régulière au soleil, la meilleure source de vitamine D.
  • En conséquence, des confinements stricts ont augmenté la prévalence de la carence en vitamine D chez les femmes enceintes.
  • Dans l'ensemble, 55,5 % des femmes enceintes de la région étudiée présentaient une carence en vitamine D. Mais parmi celles en confinement strict, la prévalence était significativement plus élevée à 77,8 %.
  • L'étude a établi un lien entre une carence en vitamine D et des effets indésirables pendant la grossesse, notamment la prééclampsie, le diabète gestationnel, l'accouchement prématuré et l'accouchement par césarienne.
  • D'autres études suggèrent également que les confinements affectent négativement les femmes enceintes. En Chine, les femmes enceintes qui ont subi un confinement de niveau I présentaient une durée de gestation plus courte et un risque plus élevé d'accouchement prématuré que les femmes non confinées.

🩺Par le Dr. Mercola

La vitamine D est un nutriment essentiel pour une santé optimale à toutes les étapes de la vie, y compris pendant la grossesse. L'exposition au soleil est la source idéale de vitamine D. Mais pendant la pandémie de COVID-19, les confinements obligatoires ont empêché de nombreuses personnes de sortir de façon régulière.

Les conséquences chez les femmes enceintes commencent à se faire sentir, des études suggérant que des confinements stricts ont entraîné une carence en vitamine D dans cette population. Des effets indésirables sur les résultats de la grossesse et de l'accouchement se sont probablement produits en conséquence.

Un confinement strict a entraîné une carence en vitamine D chez les femmes enceintes

En Espagne, les confinements pendant la pandémie ont maintenu les populations à leurs domiciles pendant de longues périodes. Cela a entraîné un certain nombre d'effets indésirables, notamment des altérations de l'activité physique et de l'alimentation. Pendant les confinements à domicile, par exemple, une étude a révélé que la durée en position assise au quotidien est passée de cinq à huit heures par jour, tandis que les habitudes alimentaires étaient moins saines.

Une équipe de chercheurs espagnols a également examiné les effets des confinements stricts sur la prévalence de la carence en vitamine D chez les femmes enceintes, indiquant : « En Espagne, un confinement strict (CS) a été déclaré, la population étant confinée à domicile, d'où une influence sur leur exposition au soleil. »

Pour l'étude, la carence en vitamine D (CVD) est définie comme un taux de vitamine D inférieur à 20 ng/ml et l'insuffisance en vitamine D est définie comme un taux compris entre 20 et 30 ng/ml. Ceci est remarquable, car cela représente un taux extrêmement faible de vitamine D. Je recommande depuis longtemps un taux de vitamine D de 40 à 60 ng/ml pour une santé optimale et la prévention des maladies.

Cependant, des taux plus élevés de 60 à 80 ng/ml peuvent être encore meilleurs. Un taux supérieur à 100 ng/ml semble également sûr et bénéfique pour certaines maladies, en particulier le cancer. Si des taux plus élevés avaient été utilisés pour définir la carence en vitamine D dans l'étude, encore plus de femmes auraient été considérées comme carencées.

Pourtant, même en utilisant 20 ng/ml comme seuil de carence, 55,5 % des femmes enceintes de la région présentaient une carence en vitamine D. Parmi celles en confinement strict (CS), cependant, la prévalence était significativement plus élevée à 77,8 %. Selon les chercheurs :

« Cette prévalence de la CVD a été fortement influencée par la quarantaine, avec une augmentation significative dans le groupe CS (77,8 %), en conséquence de la diminution de l'exposition au soleil due au confinement à domicile dans cette cohorte de participantes... Nos données décrivent une réalité préoccupante qui doit être abordée. »

Les confinements stricts ont probablement aggravé les résultats de la grossesse

Tandis que l'étude s'est arrêtée avant l'examen des résultats de la grossesse suite à une carence en vitamine D due au confinement, des études antérieures établissent un lien entre la CVD et des effets indésirables pendant la grossesse, notamment la prééclampsie, le diabète gestationnel, l'accouchement prématuré et l'accouchement par césarienne.

En fait, lorsque les femmes enceintes d'une autre étude furent dépistées pour une carence en vitamine D et reçurent des compléments pour augmenter leur taux, le cas échéant, la prééclampsie a diminué de 60 %, le diabète gestationnel a diminué de 50 % et l'accouchement prématuré a diminué de 40 %. Une carence en vitamine D pendant la grossesse affecte également le développement neurocognitif et conduit à des troubles du langage chez les enfants.

D'autres études suggèrent également que les confinements affectent négativement les femmes enceintes. Dans une étude comparant des femmes qui ont subi un confinement de niveau I en Chine pendant la pandémie avec des femmes non confinées, le groupe confiné présentait une durée de gestation plus courte et un risque plus élevé d'accouchement prématuré.

Le confinement lors du COVID-19 fut également associé à un risque accru de diabète gestationnel, le risque augmentant avec la durée du confinement, ainsi qu'à un risque accru d'accouchement prématuré. Pendant ce temps, tout en restant confiné sous la fausse prémisse de réduire le risque de COVID-19, la baisse du taux de vitamine D a eu l'effet inverse d'augmenter le risque et d'aggraver les résultats du COVID-19.

Par exemple, l'infection par le COVID-19 peut augmenter le risque de prééclampsie pendant la grossesse. Cependant la vitamine D réduit non seulement le risque de prééclampsie, mais elle contribue également à se protéger contre le COVID-19.

« La vitamine D pourrait avoir certaines propriétés protectrices contre l'infection par le COVID-19 en renforçant l'immunité innée cellulaire par l'induction de la production de peptides antimicrobiens, y compris les défensines et la cathélicidine, qui réduisent la survie et la réplication des virus », ont expliqué des chercheurs dans la revue Medical Hypotheses.

Les femmes enceintes qui ont développé des cas graves ou modérés de COVID-19 se sont également avérées avoir des taux de vitamine D significativement plus faibles que les femmes qui ont développé des cas bénins. Une étude de 2022 publiée dans Nutrients a également souligné l'importance de la vitamine D pendant la grossesse « à l'ère du COVID-19 », précisant:

« Nos résultats pourraient être importants pour améliorer la prise en charge de la population des femmes enceintes : des analyses pharmacogénétiques précoces combinées à un suivi de la vitamine D pourraient en effet permettre d'identifier les patientes à risque de complications liées à la grossesse qui pourraient bénéficier d'une supplémentation personnalisée en vitamine D. »

La vitamine D protège contre le COVID-19

La découverte selon laquelle les confinements étaient associés à une carence en vitamine D chez les femmes enceintes est particulièrement flagrante compte tenu de l'importance de la vitamine D pour une grossesse et un accouchement en bonne santé, et de son rôle dans la protection contre le COVID-19.

J'ai lancé une campagne d'information pour sensibiliser à l'utilisation de la vitamine D contre le COVID-19 en juin 2020. Ma propre revue sur la vitamine D fut publiée le 31 octobre 2020 dans la revue à fort impact et à comité de lecture Nutrients.

À l'époque, 14 études observationnelles suggéraient que le taux de vitamine D était inversement lié à l'incidence ou à la gravité du COVID-19, et mon article concluait : « Les preuves semblent suffisamment solides pour que les individus et les médecins puissent utiliser ou recommander des compléments de vitamine D pour la prévention ou le traitement du COVID 19 ».

J'ai été largement vilipendé et discrédité dans les médias pour avoir attiré l'attention sur le potentiel de la vitamine D contre le COVID-19, mais la vérité éclate aujourd'hui. Donner de la vitamine D aux personnes atteintes de COVID-19 a réduit le risque de décès par SRAS-CoV-2 de 51 % et le risque d'admission en unité de soins intensifs (USI) de 72 %.

C'était la conclusion d'une méta-analyse et d'une analyse séquentielle d'essai (ASE) qui soupèse les erreurs afin d'évaluer si d'autres études sont nécessaires ou si les résultats sont suffisamment solides qu'il est peu probable qu'ils soient impactés par d'autres études.

L'ASE a révélé « le rôle protecteur de la vitamine D et l'admission en USI a montré que, puisque la mise en commun des études a atteint une taille d'échantillon définie, l'association positive est concluante. » Autrement dit, les résultats suggèrent « une association définitive entre le rôle protecteur de la vitamine D et l'hospitalisation en USI ».

Des mots comme « concluant » et « définitif » ne sont généralement pas utilisés à la légère dans la recherche scientifique. Ainsi, cette découverte est en effet impressionnante, bien que pas tout à fait surprenante, car une multitude d'autres données montrent également l'effet protecteur de la vitamine D contre le COVID-19.

Non seulement les patients atteints du COVID-19 supplémentés en vitamine D présentaient un taux inférieur d'admission en USI et moins d'événements de mortalité, mais ils présentaient également un taux inférieur d'infection au COVID-19, de 54 %.

La vitamine D aurait pu prévenir 116 000 décès

Une autre étude a impliqué une large population d'anciens combattants, dont 220 265 patients supplémentés en vitamine D3 avant et pendant la pandémie, 34 710 supplémentés avec de la vitamine D2 et 407 860 patients non traités.

Ceux qui prenaient des compléments de vitamine D2 avaient un risque d'infection au COVID-19 réduit de 28 %, tandis que ceux qui prenaient de la vitamine D3 avaient un risque réduit de 20 %. Les décès dus au COVID-19 étaient également plus faibles chez ceux qui prenaient de la vitamine D, 33 % en moins chez ceux qui prenaient de la vitamine D3 et 25 % en moins chez ceux qui prenaient de la vitamine D2.

« En réponse à ces découvertes, les médecins pourraient envisager de prescrire régulièrement de la vitamine D3 aux patients présentant des taux de carence pour les protéger contre l'infection au COVID-19 et la mortalité associée. Le dosage de 50 000 UI peut être particulièrement bénéfique », selon l'étude.

Lorsque les résultats furent extrapolés à l'ensemble de la population américaine en 2020, les chercheurs ont découvert qu'une supplémentation en vitamine D3 aurait évité 4 millions de cas de COVID-19 et 116 000 décès.

Les autres avantages manqués de l'exposition au soleil

Ce n'est pas seulement la vitamine D qui manque aux individus lorsqu'ils ne s'exposent pas au soleil. Cela signifie que lorsque les confinements ont forcé les individus à rester chez eux, ils ont manqué tout l'éventail des avantages de l'exposition au soleil, dont beaucoup commencent seulement à être compris.

Pendant la journée, les rayons proches infrarouges du soleil pénètrent profondément dans votre corps et activent la cytochrome c oxydase, qui à son tour stimule la production de mélatonine à l'intérieur de vos mitochondries. Tandis que la mélatonine est surtout connue pour son rôle dans le sommeil, elle nettoie également les dérivés réactifs de l'oxygène qui endommagent vos mitochondries.

À condition de bien dormir et de s'exposer abondamment au soleil pendant la journée, vos mitochondries seront baignées de mélatonine, réduisant ainsi le stress oxydatif. Il est probable, en fait, que la vitamine D serve de marqueur pour l'exposition au soleil, avec de nombreux avantages dus à des facteurs autres que la vitamine D elle-même.

Vous êtes enceinte ? Découvrez votre taux de vitamine D

Confiner les individus chez eux les prive de besoins fondamentaux, comme l'accès à l'exposition au soleil et la possibilité de faire de l'activité physique à l'extérieur. Il ne fait aucun doute que les confinements ont eu un effet négatif sur la santé physique et mentale. Ajoutant l'insulte à l'injure, le Brownstone Institute a compilé plus de 400 études montrant que les confinements, les restrictions et les fermetures n'ont pas tenu leurs promesses.

Pendant ce temps, environ la moitié de la population américaine présente des taux insuffisants ou de carence en vitamine D, et les taux de carence en vitamine D sont encore plus élevés chez les personnes à la peau plus foncée, celles qui vivent sous des latitudes plus élevées en hiver, les résidents des maisons de retraite et les personnes dont l'exposition au soleil est réduite. Parmi les groupes ayant un faible taux de vitamine D, le taux de COVID-19 est plus élevé.

La seule façon d'être certain que vous avez besoin d'un complément de vitamine D et de savoir quelle quantité prendre est de mesurer votre taux de vitamine D, idéalement deux fois par an, et cela est particulièrement important pendant la grossesse.

Après avoir confirmé votre taux de vitamine D par des tests, ajustez en conséquence votre exposition au soleil et/ou votre supplémentation en vitamine D3. Et n'oubliez pas de refaire le test dans les trois à quatre mois suivants pour vous assurer que vous avez atteint votre taux cible.

Je recommande fortement de puiser votre vitamine D dans une bonne exposition au soleil, si possible. Toutefois, en cas de supplémentation, rappelez-vous que les vitamines D et K2, le calcium et le magnésium agissent conjointement et doivent être correctement équilibrés pour une santé optimale.